La Santeria ou (règle d’Ocha)
C’est une religion originaire des caraïbes dérivée de la religion Yoruba et pratiquée à Cuba. C’est un syncrétisme entre les croyances africaines et le catholicisme, proche du vaudou à Haïti et du Candomblé au Brésil. A l’origine, les esclaves africains furent contraints d’adopter la religion de leur maitre. Majoritaires à Cuba, ce sont les Yorubas originaires du delta du Niger qui importèrent leur riche culture.
Ils dissimulèrent donc leurs divinités derrière les saints chrétiens.
Ces divinités ou esprits appelés à Cuba Orishas font l’objet d’un véritable culte.
Les plus présents sont :
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Yemaya : Déesse de la mer et de la maternité, sa couleur est le bleu, associé à la vierge de regla. Ses danses imitent les vagues.
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Shango : Dieu de la guerre, des tambours et de la virilité, ses couleurs sont le rouge et le blanc, associé à Ste Barbe.
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Ochun : Déesse de l’amour, orisha des eaux douces, de la passion et de la séduction, sa couleur est le jaune. Associé à la Vierge de la Caridad del Cobre.
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Eleggua : Personnifié par un petit garçon facétieux, c’est l’éclaireur celui qui ouvre les chemins, ses couleurs sont le rouge et le noir, associé à l’enfant Saint d’Antioche.
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Obbatala : C’est le plus haut des orishas, il représente la paix et l’intelligence, sa couleur est le blanc.
Il y a aussi Oya (gardienne du cimetière et déesse du vent) Oggun (Dieu du fer) Orula (le devin, associé à St François d’assise) Babalu Aye (réputé protéger de la variole et des maladies transmissibles il est assoçié à San lazaro). Toutes ces particularités font de la Santería une religion vivante et sans limites.
Chacun a sa danse respective. Nous essaierons de les voir représentés au Théâtre ou dans une salle de spectacle, tellement les danses des orishas sont fascinantes.
La religion :
L’adepte de la règle d’Ocha est une personne qui a été initiée dans la religion.
Chaque initié « fils » ou « fille » d’un orisha bénéficie de sa protection et portera des bracelets ou colliers de perles lui correspondant.
L’orisha n’est pas choisi par l’initié mais par les instances religieuses habilitées à consulter les oracles. L’adepte reçoit d’abord ses guerriers, puis il peut accéder à la cérémonie de « mano de Orula » ou « Cofa » (pour les femmes) ce qui permet de déterminer l’oddu qui va gouverner sa vie. Il y a plus de 256 Oddus. Ce sont des signes qui correspondent à des conseils, des interdits, transmis par les orishas par l’intermédiaire de l’oddu.
L’adepte peut progresser dans la religion à l’aide de plusieurs cérémonies, il peut devenir « Santero » ou « Santera » pour cela il doit accomplir tout un rituel d’initiation et il devient Iyawo (novice) et doit se vêtir de blanc pendant un an et obéir à des règles strictes. On en croise beaucoup à la Havane.
Les adeptes possèdent chez eux des autels, où leur orisha est physiquement présent placé dans un réceptacle (soupière, chaudron, coffret…). On y dépose des offrandes.
Il est très difficile de résumer et d’expliquer ce sujet si vaste et si complexe.
Je vous invite donc à lire pour ceux que ça intéresserait le livre « la forêt et les Dieux » de Lydia Cabrera Ethnologue traduit en français, c’est une véritable Bible sur le sujet. Il y a aussi « Les Orishas à Cuba » de Natalia Bolívar Aróstegui, en espagnol seulement.
Il existe des cérémonies où l’on utilise les tambours sacrés : Toque de Santo, fête de tambour terminant l’année du novice ou présentation au tambour, début du noviciat.
Ils sont appelés Tambours Batà.
La Santeria occupe une place très importante dans la culture cubaine. On estime qu'elle est pratiquée par près de la moitié de la population, toutes classes sociales confondues. Aujourd'hui, elle est souvent le premier moyen employé pour résoudre les problèmes: manque d'argent, soucis de santé, peines de cœur... Dans les maisons, certaines pièces peuvent être presque entièrement réservées aux rituels et des autels trônent en l'honneur des saints, avec statuettes, coquillages et autres objets mystérieux.
Le Babalawo :
C'est un prêtre d'Ifa en langue Yoruba. "Ifa" est un système de divination. Le Babalawo communique avec l'orisha Orunmila (la sagesse) à travers une chaine de divination ou des noix de palmiers. Il peut lire l'avenir de ceux qui viennent le consulter.
Tambours Batà :
Traditionnellement, les tambours Batà furent introduits par les esclaves Yoruba qui arrivèrent à Cuba au XIXème siècle en provenance de l’actuel Nigeria. Ils ont donc une fonction religieuse et sont joués dans la Santeria au cours des bembé, cérémonies exécutées en l’honneur des divinités Yoruba appelées Orishas.
Le jeu des tambours favorise la transe de possession phénomène courant à Cuba dans les cérémonies religieuses.
Les tambours batà sont au nombre de trois, ils possèdent deux peaux, de chaque côté. Ils entretiennent un dialogue rythmique si subtil qu’il est difficile à suivre.
Aujourd’hui ils ont commencé à être utilisés dans des contextes profanes comme la Timba et la Salsa.
Autres religions afro-cubaines :
Parmi les autres cultes africains pratiqués à Cuba figure le Palo Monte, il est fondé sur le culte des morts. L’abakua est une société secrète réservée aux hommes. Le culte Ararà a pratiquement disparu de la Havane.
Le spiritisme :
Il existe neuf formes de spiritisme à Cuba. C’est un mélange des théories spirites d’Alan Kardec, des cultes catholiques, congos et yorubas.
Ces pratiques s’accompagnent de cajon. On joue des rythmes apparentés à la rumba qui favorisent les transes de possession des adeptes. Ce sont les morts qui viennent habiter leurs corps.